En France, nous sommes environ 80000 psychologues dont 18000 libéraux. La très grande majorité de la profession est favorable au remboursement des séances de psychothérapie. Ce que nous refusons catégoriquement aujourd'hui, c'est les conditions imposés par le gouvernement.

 

En effet, le dispositif prévoit que le patient doive se rendre chez son médecin. L’accès direct au psychologue n'est plus garanti. Le médecin va évaluer si la personne a besoin (ou non) de consulter un(e) psychologue. Le patient doit, de surcroit, répondre à certains critères (seulement des troubles légers à modérés, anxieux et dépressifs). Après cette évaluation, le patient doit trouver un psychologue conventionnés ; de ce fait, le patient n'a pas la possibilité de choisir librement son psychologue. La première séance est une séance d’évaluation.

Le psychologue doit rendre compte au médecin prescripteur : ce qui enlève la confidentialité inhérente à toute psychothérapie. Notre code de déontologie et notre éthique sont "piétinés" : le secret professionnel n'est plus garanti.

 

Après l'évaluation et le compte rendu au médecin, le patient pourra effectuer 7 séances (par an). Oui, et après ?

 

De plus, les tarifications imposées ne correspondent pas à la réalité : en effet, les consultations chez un(e) psychologue en libéral coûtent, en moyenne,  entre 50 à 70 (en province) et peuvent aller de 80 à 110 euros sur Paris par exemple. Dans le dispositif, l'évaluation est fixée à 40 euros et les 7 séances à 30 euros, et sans dépassement d'honoraires). Avec ses tarifications, le psychologue n'est pas en mesure de payer ses charges, ses formations, ses supervisions... ou devrait sinon "enchainer" les consultations pour compenser "le manque à gagner". Tout ceci au détriment de son professionnalisme (écoute, disponibilité physique et psychique, confidentialité...).

 

Des consultations gratuites sont possibles au sein des différentes structures du service public (Centre Médico-Psychologique par exemple...). Depuis de nombreuses années, l'état se désengage auprès de ces services (suppression de poste, manque de moyens, manque de personnels...) ; si bien qu'aujourd'hui, les listes d'attentes s'allongent et sont de 18 mois en moyenne. Les psychologues libéraux n'ont pas vocation à combler le déficit des services publics.

 

En tant que psychologue, parce que je respecte le code de déontologie inhérent à ma profession, je boycotte donc ce dispositif (je suis disponible pour échanger avec vous autour de ce sujet si vous le souhaitez).

 

"Le respect de la personne, dans sa dimension psychique est un droit inaliénable. Sa reconnaissance fonde l'action des psychologues" (extrait du code de déontologie des psychologues)